Movember : moustache et barbe, bas les masques

Movember est un mois de sensibilisation au cancer masculin. À cette occasion, certains hommes se laissent pousser la moustache. Mais force est de constater que le port de la barbe et de la moustache sont devenus un effet de mode de plus en plus répandu. Que la barbe soit en mode Hipster ou simplement une barbe soignée de trois jours, elle est incompatible avec le port d’un masque de protection respiratoire.

En effet la pilosité du visage crée une surface irrégulière qui empêche le masque d’être en contact direct avec la peau. L’efficacité d’une protection respiratoire s’appuie sur cette étanchéité et donc un contact direct entre la peau et le masque.

Alors que faire, lorsqu’un salarié barbu ou moustachu doit, dans le cadre de son activité, porter impérativement un masque de protection respiratoire ?

Le code du travail dans son article L.1121-1 nous donne une indication. L’employeur ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir.

L’employeur peut alors fournir une cagoule ventilée qui est compatible avec le port de la barbe, collier, moustache, autres rouflaquettes. Toutefois certains employeurs préfèrent intégrer dans leur règlement intérieur l’obligation de se raser.

Pour exemple, un arrêté du 8 avril 2015 précise pour les sapeurs-pompiers, que le rasage est impératif pour la prise de service, et que dans le cas particulier du port de la barbe ou de la moustache, celles-ci doivent être bien taillées pour permettre une efficacité optimale du port des masques de protection. Dans ce corps de métier, la vérification systématique de l’étanchéité du masque est très majoritairement effectuée, et la perte d’étanchéité est facilement détectée, les conséquences pouvant avoir des conséquences graves.

L’INRS précise qu’une pièce faciale telle qu’un masque complet ou un demi masque, nécessite de veiller à la bonne continuité du joint facial. En effet l’interposition de cheveux de barbe, favori doit être évitée car la protection du masque en sera altérée.

Employeur si vos salariés sont exposés à des risques impliquant le port d’un masque de protection respiratoire, une réflexion doit être menée avec l’ensemble des protagonistes. C’est peut-être l’occasion d’aborder le sujet dans le cadre d’un quart d’heure sécurité avec une sensibilisation et l’ouverture d’une discussion. Pour rappel le code du travail impose à l’employeur de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.

Rappelons toutefois, que le port d’un appareil de protection respiratoire individuelle ne peut pas se substituer à une solution de prévention collective, comme l’aspiration à la source de polluants.

L’INRS dans sa fiche pratique de sécurité ED 98 décrit les différents appareils de protection respiratoire utilisable sur le travail si vous souhaitez aller plus loin.